2024, ou la quĂȘte de la beautĂ©
- dbuiron71
- 16 janv. 2024
- 3 min de lecture
2024, ou la quĂȘte de la beautĂ©
Il semble que 2024 sâannonce plus que jamais une annĂ©e au service de la quĂȘte de la beautĂ©. QuĂȘte engagĂ©e pour la clairvoyance, la douceur, la poĂ©sie, la solidaritĂ©, lutte efficace contre lâaveuglement, la violence, la vitesse, lâindividualisme.
La beautĂ© comme une boussole au cĆur des mĂ©andres, une ancre accrochĂ©e au fond dâun ocĂ©an dâĂ©toiles factices. Comment avons-nous perdu ce sens premier ? En invitant le virtuel, la complexitĂ©, Ă remplacer lâart paisible de danser une fluide Dolce Vita, une brume collante sâest dĂ©posĂ©e sur nos esprits et nous nous piquons Ă des bosquets de ronces qui nâexistent pas.
La beautĂ©, un cap vers ce dont le monde a faim. Je la croyais une Ă©vidence, de mâĂȘtre exercĂ©e constamment Ă la capturer. Elle ne lâest pas. Se concentrer sur la poĂ©sie qui entoure chaque minute, chaque millimĂštre, requiert de lâĂ©nergie. On sâexerce Ă la dĂ©busquer comme Ă jouer dâun instrument, travailler sa mĂ©moire ou exceller dans une discipline.
Dans ce tùtonnement, les artistes et les explorateurs sensibles éclairent nos chemins, nous tendent leurs branches, conduisent aux clairiÚres.
Quâallez-vous mettre en place cette annĂ©e pour vous offrir ces bains de beautĂ© rĂ©guliers ?
Les premiers mots du nouvel ouvrage de Sylvain Tesson, dĂ©ambulant en terrain celtique, dĂ©finissent parfaitement ce pays recherchĂ©, le pays des FĂ©es⊠les FĂ©es « Une qualitĂ© du rĂ©el rĂ©vĂ©lĂ©e par une disposition du regard. Il y a une façon dâattraper le monde et dây dĂ©celer le miracle ».
Alors que celui-ci le recherche Ă lâaplomb des promontoires, la marcheuse spirituelle Linda Bortoletto, arpente depuis quelques semaines le territoire italien quâelle a dĂ©cidĂ© de traverser du sud au nord, seule, Ă pied, pour partir Ă la recherche de lâauthentique beautĂ© de la Bella Italia, et nous la partager.
La beautĂ© des images, des sons, des goĂ»ts, des textures, la beautĂ© des esprits, des visages, dâinstants de grĂące, dâĂ©tranges lumiĂšres, la beautĂ© de gestes, de sentiments, des ĂȘtres et des pierres. La beautĂ© du silence, de lâobservation, des souvenirs comme des rĂȘves. La beautĂ© ensembles, seuls, facile, immuable. Un Ă©clair qui frappe les sens ou les prĂ©cĂšde, fourmille en dedans, inspire, redonne vie, apaise, transforme. Ce qui se sĂšme et se cueille au fil des saisons.
Si je repense Ă cette annĂ©e 2023, reviennent des journĂ©es semĂ©es de doutes, dâerrances, dâerreurs, de recherche dâun Ă©quilibre vaporeux. Pourtant, la mĂ©moire est sĂ©lective, et lâappareil photo aussi. Les images capturĂ©es ne reflĂštent que des instants de fortes expĂ©riences, dâĂ©merveillement, de curiositĂ©, de sĂ©rĂ©nitĂ©. De la nature, des visages, des espaces, des atmosphĂšres qui vibrent.
A travers les voyages, les montagnes mythiques, les forĂȘts, les glaces magnĂ©tiques, les rencontres de peuples lointains, les saumons et les ours, les mouettes et les aigles, sur les plages bretonnes et les prairies alpines, le villes foyers dâĂ©nergie, les grands froids et les Ă©tĂ©s assommĂ©s, le camping au bord de plages, les multiples cafĂ©s chocolatĂ©s, les heures dâĂ©critures, la science et les festivals inspirants, devant trop de coĂŻncidences qui nâen sont pas, ce monde qui rĂ©trĂ©cit, se rencontrent encore les poĂštes guides, les manchots et les tortues, des Ăźles oĂč lâon retourne chez soi, des amis toujours lĂ , des regards dâune seconde qui nous suivent durant des mois, des rĂȘves qui sâesquissent, quâon rĂ©alise, dâautres qui tiennent chaud. Et vibre cette poĂ©sie Ă saveur de musique, de silences, de danses, de robes, de marches dans les tempĂȘtes, cette libertĂ© Ă©prouvĂ©e les pieds dans lâeau glacĂ©e.
Le quotidien se cueille dans la douceur des matins, des trains, des voix, des pages des livres, et, oĂč que lâon soit, Ă lâenvol de oiseaux.
Marins
Ou pas.
Alors, "la beautĂ© sauvera-t-elle le monde"? Elle en est dĂ©jĂ la substance, mais la quĂȘte des "fĂ©es", plutĂŽt qu'une autre, peut-ĂȘtre rassemblera-t-elle ; - )
