Christian Bobin.
Pour rendre hommage à ce poète, j'attendais un matin comme ce matin. Un matin figé dans une poésie qu'il n'y a plus qu'à lire par la fenêtre, qu'à voler en photographies.
Christian Bobin. A mesure de mots lus, écoutés, révèle celui qui est à l'oublié, souffle sa vérité à celui de demain .
Lire de fraîches étincelles.
Un conseil: ouvrez un de ses petits livres ou écoutez un de ses discours. Il y a dans chacun d'eux, si courts et si emplis, des phrases pour vous seuls, parlant de cœur à cœur, tendant le mot qui, à cet instant, vous élancera sans prévenir au-dessus de la brume installée. Pas plus de verve inutile derrière laquelle se dissimuler que de cachette derrière ces arbres ce matin d'hiver. https://youtu.be/Mp792bM1E8c
« A quoi reconnait-on les gens fatigués ? A ce qu’ils font des choses sans arrêt. A ce qu’ils rendent impossible l’entrée en eux d’un repos, d’un silence, d’un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C’est pour fuir la fatigue qu’ils font toutes ces choses, et c’est en la fuyant qu’ils s’y soumettent. Le temps manque à leur temps. Ce qu’ils font de plus en plus, ils le font de moins en moins. La vie manque à leur vie. Entre eux-mêmes et eux-mêmes il y a une vitre. Ils longent la vitre sans arrêt. »
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