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Au pays de l'île Siple

Au pays de l'île Siple


Alors que les journées passaient, nous nous sommes enfoncés dans les mers de Bellingshausen et d’Amundsen.

Nous avons mis le pied sur quelques îles inconnues, habitées par les adélies, puis nous avons continué. Plus au Sud, un autre monde s’ouvrait. Celui des plus grands champs d’icebergs tabulaires jamais croisés. Les photos sont incapables de montrer ces heures entières à se faufiler en silence entre les gigantesques murs. Chaque heure dévoilant des immensités que l’esprit n’est pas capable d’envisager.


Le soleil comme éclaireur, nous avons suivi les chemins invisibles menant vers le cœur de l’Antarctique. Un soir, les tabulaires ont laissé place à une banquise dense, emplie de phoques et de manchots empereurs.


Dans le lointain, une silhouette marquait l’arrivée de cette nouvelle étape : le cône parfait et étincelant du volcan de l’île Siple. 3000 m de haut qui en semblaient 1000 à peine. Quelques heures plus tard, nous posions le nez sur l’immense plaque de banquise côtière encore accrochée à l’île. Le soleil baissait. Près du bord, la silhouette lente et balancée d’un empereur projetait une ombre bleue unique. Sur ses pattes, trainait le reste de mue qui l’empêche encore de rejoindre l’océan pour la saison de pêche.


Comment dormir avec tant de beauté au dehors? La nuit a depuis longtemps quitté les lieux. Quelques heures pour fermer les yeux et l’excitation d’enfin courir arpenter ce paradis. Dans le lointain, à plusieurs dizaines de kilomètres, des centaines de silhouettes noires nous révèlent les individus en mue d’une colonie d’empereurs, répertoriée, mais jamais observée d’yeux d’humains.

Le soleil brûle. Nous forons 7 carottes de glace dans la banquise, d’autres partent promenade. Impossible de résister à l’appel du bleu parfait de l’eau glaciale. Nous sautons quelques secondes.

C’est à regret que nous quittons ce soir-là la plage englacée du Mt Siple. Longtemps encore, nous naviguons autour du sommet, croisant phoques de Ross et icebergs avant de s’en aller, toujours plus au sud, en direction de la mer de Ross

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